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Mardi, il y a deux semaines déjà, votre président était à Québec pour la présentation du budget. On traitait peu du coronavirus, les sourires étaient encore sur toutes lèvres, alors qu’on parlait d’un premier budget « relativement » vert et d’un investissement massif dans la SODEC. Malgré cela, les éditeurs étaient inquiets sinon déçus que les nouveaux programmes annoncés, en cette période de bénéfices au Québec, fassent peu de place au livre! Puis, jeudi dernier, tout a basculé : la richesse collective amassée par les Québécois, au prix de compressions pendant des années et d’une bourse qui affichait des rendements spectaculaires depuis des mois, s’est écroulée. En quelques jours, les sourires se sont effacés.
Aujourd’hui, 13 jours plus tard, cette époque nous apparaît bien lointaine. Le secteur du livre comme l’économie de la province et du pays ont aussi été frappés par le virus. Comme toute la planète. Depuis on ne parle que d’annulations d’événements et de fermetures de magasins.
Parallèlement, en moins d’une semaine, votre Association n’a pas chômé et a tenu de nombreuses rencontres avec les différents partenaires et organismes gouvernementaux, provinciaux comme fédéraux, pour trouver des solutions, garantir aux éditeurs un accès rapide aux subventions prévues et à un crédit élargi. Déjà, le FLC annonçait mercredi dernier qu’il devançait l’envoi des chèques aux éditeurs pour couvrir le 10 % retenu de la subvention de 2019. D’autres démarches ont été faites auprès de la SODEC, du FLC, du CAC, ou de Copibec pour venir en aide aux éditeurs alors que les librairies, comme le commerce au détail, subissent une quarantaine imposée, mais nécessaire. On attend des réponses prochainement relativement au devancement de l’envoi de chèques des subventions prévus plus tard afin de permettre aux éditeurs de souffler un peu et d’honorer tous les paiements des prochains mois, parmi lesquels les droits d’auteur.
Par ailleurs, les gouvernements fédéral et provincial ont déjà annoncé une série de mesures pour aider les entreprises, dont celles du livre, à passer à travers la période difficile imposée par la crise du coronavirus (Covid-19). Vous pouvez prendre connaissance ci-dessous d’un résumé des mesures offertes, dont plusieurs devraient donner un peu d’oxygène aux éditeurs :
- https://www.canada.ca/fr/ministere-finances/plan-intervention-economique.html#business
- http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Bulletins/fr/BULFR_2020-3-f-b.pdf
Les éditeurs jouent un rôle de leadership au sein de la chaîne du livre au pays, et l’ANEL, capitaine du bateau amiral, met toutes les pressions afin que les démarches entreprises confirment, malgré la crise qui nous accable, ce rôle essentiel entre les écrivains et les lecteurs. Pour cela, les éditeurs doivent être solidaires de la chaîne, notamment en soutenant les demandes des libraires, et continuer de payer l’ensemble des partenaires dans les délais pour s’assurer d’aider à l’enrichissement des créateurs comme des détaillants d’ici. Il en va de la survie de notre industrie et de notre littérature nationale.
Pour terminer, vous me permettrez de remercier, au nom de tous les membres de l’ANEL, la permanence et spécialement notre directeur général, qui organisent, sans compter les heures, un nombre incroyable de vidéoconférences chaque jour depuis le début de la crise pour trouver des solutions. Merci, votre travail contribue à faire baisser le niveau d’anxiété des éditeurs en ces temps où nous avons besoin de nous serrer les coudes, au moins au sens métaphorique du terme! Une fois que la vague sera passée, car elle passera, les éditeurs vous en seront toujours reconnaissants.
En attendant, comme le dit le premier ministre, restons solidaires et achetons des livres québécois auprès des libraires québécois!
Le président,
Arnaud Foulon