Le discours inaugural de Geneviève Pigeon, présidente de l’ANEL, lors de la 47e édition du Salon du livre de Montréal
- ANEL
- Québec édition
- Salons et foires
Au Palais des congrès, le 27 novembre 2024
Monsieur le ministre de la Culture et des communications, Cher·ère·s invité·e·s,
Le Salon du livre de Montréal est chaque année un moment très attendu, ancré entre le tourbillon de la rentrée littéraire de l’automne et l’effervescence du temps des fêtes en librairies.
Au nom des éditeurs et éditrices, je tiens à souligner l’importance des salons du livre qui représentent des moments précieux de rencontres entre les créateur·trice·s et le public, de formidables occasions d’échanges professionnels et une vitrine sans pareil pour valoriser la richesse et la diversité de la production québécoise et franco-canadienne.
Nous œuvrons toutes et tous ensemble à la vitalité du secteur du livre.
En effet, le milieu du livre au Québec est vibrant, foisonnant, innovant et audacieux. Il est porté par un écosystème d’humains et d’organisations qui croient au pouvoir de la lecture, à son rôle dans l’épanouissement personnel et le développement de la pensée critique. Les livres sont essentiels à la démocratie et à la vitalité d’une nation.
Le livre doit être une priorité de société. S’il est vrai que des milliers de personnes fouleront le plancher du Salon du livre au cours des prochains jours, il faut garder en tête qu’encore aujourd’hui, un trop grand nombre de Québécoises et de Québécois ne lisent pas. Je rêve que le livre soit omniprésent, accessible, vivant, tant entre les mains de très grands lecteur·trice·s que sur la table de chevet de ceux et celles qui découvrent, tranquillement, de nouveaux univers.
Maintenant que j’ai formulé un premier souhait, permettez-moi d’ajouter que nous avons également besoin d’une loi fédérale sur le droit d’auteur qui protège mieux le travail essentiel des créateur·trice·s et des ayants droits et qui leur assure une rémunération pour l’utilisation de leurs œuvres.
Un grand nombre d’institutions d’enseignement anglophones au Canada, à l’extérieur du Québec, ont mal compris la portée de l’exception dite « équitable » à des fins d’éducation en cessant carrément de verser aux ayants droits leurs redevances légitimes pour l’utilisation de leurs publications.
Avec des millions de dollars en précieuses redevances qui échappent au secteur du livre, continuons d’insister auprès des élu·e·s de toutes allégeances sur la nécessité d’apporter trois simples modifications à la Loi sur le droit d’auteur.
Le gouvernement s’est engagé à le faire, notamment en 2022, et, plus récemment, l’Honorable ministre Pascale St-Onge réitérait l’engagement.
Nous sommes toutes et tous impatient·e·s que notre droit d’auteur soit adapté pour que l’utilisation « équitable » à des fins éducatives ne s’applique qu’aux établissements d’enseignement où l’œuvre n’est pas disponible sous licence, que les tarifs de la Commission du droit d’auteur soient exécutoires contre les contrefacteurs et que les dommages-intérêts préétablis soient accessibles à toutes les sociétés de gestion collective et rééquilibrés pour dissuader la copie massive.
Il s’agit là de principes simples comme bonjour en propriété intellectuelle qui doivent être réitérés par des balises législatives claires et équilibrées au profit du marché national du livre et du secteur de l’éducation.
Tous les établissements d’enseignement canadiens doivent assumer leurs responsabilités. Nos créatrices et créateurs, maisons d’édition et artistes méritent que leur travail soit reconnu à sa juste valeur non seulement au Québec, mais partout au Canada.
Maintenant, il est temps de faire notre pile de livres à lire pour faire face à l’hiver!
Merci de votre écoute, Monsieur le Ministre, Chers invités, et bon salon du livre !
Geneviève Pigeon
L’instant même